Ce soir, Jacques Chirac dévoilera son projet sur l'Armée à la Nation. Hier déjà, il a annoncé deux réformes de premier plan. Deux véritables bombes ont en effet éclaté dans le milieu de l'industrie militaire. D'abord la privatisation de Thomson avant la fin de l'année et par là le remplacement du présumé indéboulonnable Alain Gomez par Marc Roulet. Actionnaire à prés de 75% du capital, l'Etat entend créer un véritable pôle technologique autour de l'entreprise en respectant toutefois sa vocation civile en particulier dans le domaine de la TV et de la Hi-fi. Deuxième bombe de taille : Dassault et l'Aérospatiale sont invités à fusionner. Le pari est simple, chacun des deux groupes dispose de trésors importants comme la réussite d'Aérospatiale avec Airbus ou Ariane, ou du performant bureau d'études d Dassault. Seulement voila, à l'échelle mondiale leur poids ne semble pas suffisant. Réunis, ils deviendraient un géant incontournable du civil et du militaire. La France n'a visiblement plus les moyens d'entretenir deux avionneurs. Les marchés militaires ont rétréci depuis des années au point que l'Etat est devenu le seul vrai client de Dassault. Une fusion qui devra s'opérer dans la douceur, tout comme la privatisation de Thomson qui à elle seule emploie 100 000 personnes environ.
L'annonce de la restructuration de l'appareil militaro-industriel est en effet indissociable des réformes de fond que devraient connaître l'Armée prochainement. L'Elysée doit donc faire prendre connaissance aux français ce soir de son plan d'action avec au programme : disparition du service militaire au profit d'un service civil, réduction drastique du nombre de régiments de l'Armée de terre qui devrait diminuer de 30 % et la possible disparition des missiles nucléaires du plateau d'Albion.
Quant à la méthode, le président de la république a semble t-il enterré l'idée d'un référendum populaire devant la désapprobation d'une partie des parlementaires de la majorité au profit d'une consultation du Parlement.